Comment les anti-IVG conquièrent-ils le Web ?

À l’heure où la Belgique souhaite retirer l’avortement de son code pénal et où l’Irlande célèbre une dépénalisation historique, les discours anti-IVG fleurissent pourtant sur le web, usant des possibilités qu’offrent les réseaux sociaux pour cibler de manière précise les jeunes femmes. Entre manipulation de l’information et mensonges éhontés, quelle stratégie mettre en place pour déconstruire ces discours, sans appliquer une censure contre-productive ? Cette analyse propose plusieurs pistes, à travers le décryptage de campagnes digitales.

Il y a un peu plus d’un an, le président français Emmanuel Macron annonçait l’entrée au Panthéon de la femme politique Simone Veil, lors d’une cérémonie d’hommage qui se tenait au cimetière parisien des Invalides. Au même moment, un webdocumentaire était mis en ligne à l’adresse www.simoneveil.com, sobrement intitulé Simone Forever. Dès la page d’accueil, le site promettait de nous dévoiler le destin d’une femme « trahie », dont les intentions auraient été galvaudées au fil du temps. Rapidement, l’intention des émetteurs apparaissait clairement : il s’agissait de soutenir une position défavorable à l’avortement tout en s’appropriant comme icône Simone Veil, sous couvert de faire vivre le véritable « esprit » de cette dernière. Joli tour de passe-passe.

Sur le site Simone Forever, un design contemporain accueille un plaidoyer des plus conservateurs

Un plaidoyer conservateur qui se donne un coup de frais

L’adage est bien connu et le collectif anti-IVG Les survivants, à l’origine du site polémique Simone Forever, en a même fait sa marque de fabrique : l’actualité est pour lui autant d’occasions de « créer le buzz » et de déployer leur plaidoyer - qui se rattache plutôt à la droite conservatrice catholique française [1].

Parmi leurs hauts faits, la prolifération de pochoirs « sauvezpikachu.com » sur les murs de Paris en pleine fièvre Pokemon Go, renvoyant à un site interactif uniquement consultable sur mobile et se référant formellement au jeu Game Boy Pokemon. L’histoire est celle d’un Pikachu qui souhaite garder l’oeuf qu’il couve, alors que son entourage ne l’encourage pas à le faire pour diverses raisons (il a déjà plusieurs oeufs, il doit se concentrer sur sa carrière de Pokémon …) Finalement, l’utilisateur est confronté à un choix : garder ou non cet oeuf. Un choix négatif le conduit à la triste nouvelle que Pikachu (le célèbre) ne naîtra jamais, tout comme un « enfant » sur cinq en France (sic) depuis la dépénalisation de l’avortement en 1975. Si le choix de l’utilisateur est en revanche positif, il peut se réjouir : il a sauvé Pikachu (mais pas les autres « enfants »).

Les Survivants invitent à sauver Pikachu des « méchants » qui veulent l’avorter

Le collectif Les survivants cible un public jeune, urbain, dynamique, à l’image de la vidéo de présentation de leur site : des jeunes courant dans la rue, faisant du skate, s’embrassant et levant leur main en l’air à la manière d’un concert de rap, sauf que le repli de leur annulaire symbolise ici le fameux « enfant » avorté, pour quatre « survivants ». Garçons et filles rient ensemble - notons tout de même qu’ils sont blancs [2] et alors qu’ils forment un joyeux groupe, ils font face à un homme de type maghrébin qui les dévisage d’un regard interrogateur. Comme tous les jeunes de leur âge, les adolescents portent des t-shirts à message mais pas n’importe lesquels : ceux de la marque L’Atelier Parigot, plébiscitée par la droite identitaire française [3], proposant des visuels aussi léchés que significatifs comme une Jeanne d’Arc armée d’une Kalachnikov, ou des polos type Lacoste où le logo en forme de crocodile a été remplacé par un rat [4], pour « être canaille sans être racaille [5] ». Derrière une apparente « non violence », le « pacte » des survivants invite à s’engager pour « un armistice social qui permettrait à chacun de dire enfin sa souffrance » , une apparente volonté d’objectivité – pour se détacher de la « passion » qui animerait tout autant les pro que les anti-avortement et rendrait le débat « impossible » – et une apparente distance par rapport à toute idéologie – les survivants ne seraient animés que par le désir d’un discours logique – on constate tout de même un certain nombre de références propres à la droite conservatrice, catholique et identitaire, qui permet de douter raisonnablement de la neutralité de leur argumentaire.

Délit d’entrave ou désarroi des politiques face au renouvellement numérique ?

Emile Duport, la tête pensante du mouvement Les Survivants, est un professionnel de la communication numérique, dont il maîtrise parfaitement les rouages : la nécessité de créer une conversation autour de soi, d’animer une communauté ou de remixer des références à la culture populaire [6]. Il ne s’agit pas que d’un travail sur la forme mais bien d’une véritable stratégie digitale, incluant par exemple une réflexion quant au référencement. « En préparant leur site longtemps à l’avance, et en lui attribuant un nom de domaine aussi simple qu’évocateur, [il] risquait fort de se retrouver en bonne position sur les moteurs de recherche. » souligne le magazine en ligne Numerama à propos du site www.simoneveil.com. Une méthode que Les Survivants pointent du doigt chez les autres : « L’Etat a même investi dans le référencement google pour que le site officiel soit à la première place » peut-on lire sur leur site, pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’un monopole détenu par le gouvernement sur la question de l’avortement. Pourtant, dans le top 3 des résultats Google à l’entrée « IVG », on trouve le site www.ivg.net, un site à l’esthétique épurée proposant une ligne d’écoute gratuite aux femmes souhaitant avorter, en réalité piloté par une association militante catholique au nom explicite : SOS détresse. Il s’agit là d’un site trompeur puisqu’il s’adresse à des femmes devant faire face à une grossesse non désirée, à la recherche d’informations fiables sur l’IVG et se retrouvant confrontées à des personnes qui refusent de leur fournir, leur donnent des informations fausses ou les soumettent à une pression psychologique, comme en a fait l’expérience Aurore Bergé, élue du parti Les Républicains [7]. En février 2017, le journal Libération révélait que cette même association avait également acquis plusieurs noms de domaines liés à l’IVG, actifs ou non (dont www.avortement.net) et qu’elle gérait par ailleurs une page Facebook (suivie par 47 000 personnes) intitulée « IVG : vous hésitez ? »

Le banner de la page Facebook « IVG : vous hésitez ? »

En France et ce depuis 1993, la loi Neiertz interdit d’entraver l’accès à la pratique de l’IVG. Cette mesure a été mise en place à une époque où des militants anti-IVG perturbaient régulièrement les établissements pratiquant l’avortement ou menaçaient les personnels hospitaliers qui le pratiquaient – un contexte historique que les anti-IVG semblent occulter : après avoir brisé un tabou moral en le dépénalisant (et non pas en le légalisant) l’avortement, il s’agissait de rendre ce droit effectif, 20 ans plus tard. Comme on a pu le constater, le Web constitue aujourd’hui un nouveau champ de bataille et le débat se complexifie : l’existence d’un plaidoyer anti-avortement en ligne constitue-t-elle une entrave à l’IVG, comme le soutenait Laurence Rossignol ministre française des familles, de l’Enfance et des droits des femmes en 2016 ? C’est en tout cas ce que l’Assemblée nationale française a conclu, en votant pour l’élargissement du délit d’entrave aux plateformes numériques. Pour l’association La Quadrature du Net, spécialisée dans les questions de liberté d’expression et d’accès aux contenus sur le web, il s’agit d’un dispositif législatif potentiellement liberticide : « la création d’un délit pour mise à disposition de contenus, fussent-ils douteux, écoeurants ou opposés à la liberté de choix des personnes, porte indiscutablement atteinte à la liberté d’expression. Or, cette dernière n’est pas faite uniquement pour ceux avec qui nous sommes d’accord. », paraphrasant l’intellectuel Noam Chomsky : « Si la liberté d’expression se limite aux idées qui nous conviennent, ce n’est pas la liberté d’expression. »

A-t-on le droit de mentir ?

Une brèche éthique dont profite allègrement le camp des antis. Sur le site www.famillechretienne.fr, Emile Duport s’exprime suite à la mise hors ligne du site simoneveil.com : « [...] nous avons le droit de réfléchir. Si nous ne pouvons plus mener une réflexion critique sur [l’] action [de Simone Veil] et les conséquences de celle-ci, alors nous sommes atteints dans notre liberté d’expression. Il y a une sorte de mensonge généralisé et diffusé en grande partie par les journalistes et des mouvements militants qui sont prêts à défendre une idéologie et à s’attaquer à ceux qui s’y opposent pour les discréditer. » Même son de cloche chez Marie Philippe, responsable de la communication du site ivg.net, qui s’estime menacée par les médias : « ils sont ce qui reste le plus dangereux pour nous », parlant d’un « climat de haine » suite à la publication de « 250 articles extrêmement agressifs par rapport soit au site, soit à ma personne, soit à celle de mon époux ».

Laurence Rossignol d’affirmer : « chacun est libre d’affirmer son hostilité, à condition de le faire en toute honnêteté [...] La liberté d’opinion n’est pas droit au mensonge. » Or, affirmer qu’on n’a pas le droit de mentir est problématique : « où s’arrête le curseur ? » interroge la juriste Diane Roman, professeure de droit public à l’université de Tours. Le mensonge par omission pourrait-il également être punissable ? Pourrait-on envisager des condamnations rétroactives et qu’elles en seraient dès lors les conséquences ? Par ailleurs, la proposition de loi ne vise pas uniquement le fond mais également la forme de ces sites puisqu’elle cible « les présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur. » Pour le blogueur Koz, se situant dans l’opposition, « quand [les sites] sont neutres, on leur reproche de se faire passer pour officiel, et quand ils sont pop, de jouer sur la carte jeune. On attend que le gouvernement fournisse aux associations un design type et homologué. Il ne sera ni officiel ni plaisant, mais plus volontiers rébarbatif et donc politiquement convenable. » Concevoir que le gouvernement limite légalement des interlocuteurs dans la forme de leur discours en fonction de la nature de leur plaidoyer apparaît en effet saugrenu. Aux yeux de la juriste Diane Roman, la lutte contre les sites anti-IVG est une question relevant davantage du terrain politique que de la loi pénale.

Le fact-checking , plus efficace que la censure

La désactivation des sites considérés comme mensongers contribue à leur notoriété et tend à leur conférer une aura « subversive ». A l’instar des théories du complot, celui que l’on veut faire taire y trouvera un argument pour appuyer la crédibilité de son discours : on l’empêche tout simplement de dire la vérité ! Loin d’avoir disparu, le site simoneveil.com avait de toute manière migré vers simoneforever.com en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, bénéficiant d’une publicité inespérée. Mais dans le fond, quelle est la différence entre une association oeuvrant pour le respect des droits des femmes et une autre opposée à l’avortement ? On reproche aux sites anti-IVG de faire passer du militantisme pour de l’information mais n’est-ce pas une démarche propre à l’ensemble du monde associatif ou aux organisations non gouvernementales ?

Que l’on soit favorable ou non à l’avortement, il est important de s’interroger sur les sources qui soutiennent un argument. Plutôt que d’opter pour la censure, il serait plus efficace de soumettre le webdocumentaire Simone Forever à une vérification des faits – ou fact checking en anglais – une méthode qui consiste à remonter à la source pour vérifier la véracité d’une information ou d’un chiffre énoncé [8]. Le site Simone Forever propose des chiffres sous forme d’infographies, citant parfois ses sources, parfois non. Une analyse plus développée révèle que les informations mises en lumière sont majoritairement incorrecte parce que idéologiquement orientées ou exprimées hors de leur contexte initial, comme le soulignait le journal Les Inrocks : « [On cite] une enquête intitulée Ireland’s Gain (2011), réalisée par Patrick Carroll et éditée par le “Pension and Population Research Institute”, une association caritative présidée par M. Carroll lui-même. On retrouve l’étude en question sur le site de l’organisation anti-avortement irlandaise, Youth Defence. [...] En 2001 déjà, il avait publié une étude établissant un lien entre l’avortement et le cancer du sein, une enquête critiquée par de nombreux experts, et commandée par un mouvement anti-ivg, “Life” [...] »
D’autres sources citées n’existent pas : « [Une] autre source [...] est issue de “Planet Parenthood”, dont aucune trace n’existe sur internet. » Mais dont le nom ressemble étrangement à celui de Planned Parenthood, l’une des plus grandes fédérations de planning familial aux Etats-Unis. D’autres affirmations ne reposent par ailleurs sur aucune source : « 30% des femmes ayant avorté ont des idées suicidaires, près de 15% tentent de se supprimer. » Or, selon une étude menée par quatre chercheur.ses de la faculté de santé publique Johns Hopkins Bloomberg School de l’université Johns-Hopkins à Baltimore, aux Etats-Unis et faisant la synthèse de 21 recherches sur la santé mentale des femmes ayant eu recours à un avortement, il n’existe aucune preuve permettant d’étayer l’affirmation selon laquelle ces dernières seraient plus sujettes à des tendances suicidaires. [9] Quant au discours prononcé par Simone Veil à l’Assemblée nationale le 26 novembre 1974, il a été minutieusement découpé pour ne conserver que des morceaux choisis. Le passage où elle cite Montesquieu n’a pas été gardé : « La nature des lois humaines est d’être soumise à tous les accidents qui arrivent et de varier à mesure que les volontés des hommes changent. Au contraire, la nature des lois de la religion est de ne varier jamais. Les lois humaines statuent sur le bien, la religion sur le meilleur. » Sans doute était-il peu compatible avec un argumentaire conservateur, même si ce dernier à aux pieds les dernières baskets à la mode.

Le doigt replié, le signe de reconnaissance des Survivants, symbolisant l’enfant avorté.

Le débat autour de la diffusion des contenus anti-IVG sur le web et bel et bien politique, puisqu’il relève avant tout de l’éducation. Plutôt que d’accepter qu’une opinion puisse être censurée, comprenant le risque de voir son propre avis tenu comme illégal au gré des mandats, il est plus pertinent de procéder à la déconstruction des idées non démocratiques, qui soumises à un examen factuel se révèlent être ce qu’elles sont. La capacité à juger de la pertinence d’un argument, de la fiabilité d’une source ou de la véracité d’un chiffre sont des enjeux essentiels de l’éducation aux médias, dont l’enseignement à tout âge un des fondements d’une citoyenneté alerte et pleinement consciente.

Difficile pourtant de tabler sur l’esprit critique quand il s’agit de problématiques visant des populations fragilisées (par exemple, de jeunes filles tombées inopinément enceintes). Un autre volet apparaît alors, interrogeant le fonctionnement même des moteurs de recherche et autres réseaux sociaux. Les principales questions que Google pose pour déterminer le classement des réponses présentées à la suite d’une requête sont fondées sur une notion de viralité : « combien de personnes ont visité cette page ? » et « combien de sites renvoient vers cette même page ? » Or, cette même viralité ne garantit pas la fiabilité de l’information ni même une intention d’objectivité. Le système de publications sponsorisées implique un autre biais : il suffirait donc de payer pour assurer la viabilité de son contenu, en dépit à nouveau de tout regard sur la nature de celui-ci. Face à ce constat, deux questions se posent alors : quels critères doit-on privilégier quant à l’organisation et l’accès à l’information sur le web ? Est-il envisageable de considérer les moteurs de recherche comme un service public, non soumis à une exigence de rentabilité ? Et dans le cas contraire, les intérêts publics tels qu’une information non partisane sur la santé doivent-ils adopter les mêmes armes que leurs « concurrents » privés, à savoir une communication digitale comprenant l’achat de publicités et une stratégie intégrant les mécanismes des algorithmes, et donc une idéologie marchande ?

Elisabeth Meur Poniris

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[1Qui a connu un certain essor ces dernières années, prenant part notamment au mouvement d’opposition à la légalisation du mariage homosexuel en France, “manif pour tous”.

[2Un seul adolescent au teint plus foncé apparaît à l’arrière du groupe, qui ne reflète pas la diversité de la population parisienne quoiqu’il en soit.

[3Voir l’article “L’Atelier Parigot, la marque de fringues d’extrême droite recommandée par Télérama“ https://www.streetpress.com/sujet/1474622870-l-atelier-parigot-marque-vetements-extreme-droite

[4Symbole du GUD - Groupe Union Défense, une organisation française d’extrême-droite.

[5La marque Lacoste a été appropriée par un courant culturel revendiqué dans un premier temps par certains jeunes issus de l’immigration et / ou vivant dans les centres périurbains, qualifiés tout autant que auto-proclamés “racailles”. A titre d’exemple, les paroles du rappeur Naps dans sa chanson “T-shirt Croco” : “Ca fait pawpaw ! / T-shirt Croco ! / On fume le popo et on fuck la po-police, qui prennent en photo en bas du bloc gros, ça sort le Glock oh, on a la mental loco !”

[6Une campagne d’affichage sauvage présentait par exemple des foetus “célèbres” qui auraient pu ne jamais naître : celui de Bob Marley, reconnaissable grâce à ses dreadlocks, ou celui d’Albert Einstein, tirant la langue

[7« Avant de parler de la loi concernant le délit d’entrave à l’IVG, faites le test. Tapez “IVG” sur Google. Vous tombez en premier sur ivg.net. Vous pouvez appeler un numéro vert. Je l’ai fait ce matin. 18 minutes de conversation. Je me présente en disant que je souhaite avoir des informations car, enceinte, je ne veux pas garder l’enfant. Et là j’ai droit à tout : “Vous savez que toutes les femmes ne peuvent pas avoir recours à l’IVG.” “Les couples ne se remettent pas d’une IVG.” “L’IVG augmente considérablement les risques d’infertilité.” “La plupart des femmes qui ont recours à la PMA ont d’abord eu une IVG.” “Avez vous pensé aux conséquences psychologiques et biologiques de l’IVG ?” ... J’ai dû dire dix fois dans la conversation que ma décision était prise, que je ne souhaitais pas cet enfant et que j’avais besoin d’information pour avoir accès à un centre d’IVG. La conversation se conclut en me disant de voir avec mon médecin traitant. Et en me demandant trois fois mon numéro de portable afin de prendre de mes nouvelles dans les jours prochains. Être contre l’IVG est une opinion. Une opinion qui est protégée par la liberté d’expression. Entraver volontairement le droit à l’information des femmes est une atteinte à leurs droits. C’est un poison et un scandale. »

[8Plusieurs médias se sont dotés de rubriques de fact-checking , notamment “Les décodeurs” au journal Le Monde, “Désintox” chez Libération, “Les décodeurs” également à la RTBF.

[9Charles V.E, Polis C.B, Sridhara S.K, Blum R.W. (2008). “Abortion and long-term mental health outcomes : a systematic review of the evidence“. Contraception Journal. Volume 78, Issue 6, pp. 436–450 http://www.contraceptionjournal.org/article/S0010-7824(08)00369-7/abstract

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