La photographie : quelle technologie choisir ?

La technique photographique a été complètement bouleversée depuis l’arrivée du numérique. Comment faire ses choix parmi les nouvelles technologies proposées ?

Comment ça marche ?

A. Photo argentique

Le Daguerrotype ou sténopé

Mise en œuvre du principe de la chambre noire (1839), même si le principe est déjà connu à l’époque d’Aristote. Le phénomène physique de la projection sur une paroi d’une chambre noire est reproductible par un procédé de bricolage simple que l’on appelle « Chambre noire ». En 1515, Léonard de Vinci explique : « En laissant les images des objets éclairés pénétrer par un petit trou dans une chambre très obscure tu intercepteras alors ces images sur une feuille blanche placée dans cette chambre. [...] mais ils seront plus petits et renversés ».

La camera obscura est progressivement perfectionnée par l’ajout d’une lentille (vers 1550) puis d’un diaphragme et parfois d’un miroir incliné à 45°, l’ancêtre du reflex. Pour obtenir une photo, un temps d’exposition d’une plaque sensible imprime sur sa surface une image « latente. Sa révélation se fait par un bain chimique qui attaque différemment les zones exposées, révélant ainsi le motif.

L’évolution des technologies a fait passer de plaques sensibles en argent, imprégnées de nitrates d’argent à du papier, en variant supports et produits sensibles ou révélateurs (ambrotype : plaque de verre, ferrotype : réaction à l’étain, révélation aux vapeurs de mercure, puis à l’hyposulfite de soude (Nicéphore Niepce - 1765-1833).

Pour aller plus loin :
Daguerréotype
Appareil photographique à sténopé
La photographie au
sténopé

La pellicule argentique

La surface d’un pellicule argentique est composée de grains de nitrate d’argent sensibles à la lumière et logés dans une couche de gélatine étalée sur un support plastique
On distingue principalement la pellicule Noir et blanc et la pellicule couleur
Exposée à la lumière, elle est donc photo-sensible. Plongée dans un bain révélateur, elle produira un négatif. La projection de celui-ci sur un papier émulsionné à son tour révélé et fixé donnera la photo papier, imprimée classiquement dans des proportions 9x13 et 10x15 (2x3)

Le format le plus utilisé en matière de pellicule, depuis la deuxième moitié du XXe siècle, est le « Format 13 »5 (encore appelé 35 mm ou 24 x 36 mm).
Aux principes de l’exposition – émulsion – révélation – impression de la photo noir et blanc s’ajoute pour la photo couleur les principes physiques de la décomposition de la lumière dite « blanche » en sept teintes (de l’arc-en-ciel) et leur recomposition par l’œil, étant donné la théorie des couleurs additives et soustractives. On partira donc de couches sensibles à des rayons de couleurs différentes et des bains successifs des couleurs à révéler.

Pour aller plus loin :
La pellicule
Format de pellicule photographique
Invention du négatif
Lumière et couleurs

Sensibilité (norme iso)

La sensibilité Iso remplace les anciennes normes ASA (américaine) et DIN (allemande). Le choix est fonction du contexte de luminosité dans lequel vous allez travailler : 100 iso pour le plein soleil d’été – 200 pour les ciels couverts – 400 pour les reportages en intérieur – 800 et plus pour les ambiances de concerts… Certains films pouvant être « poussés » au delà de leur sensibilité… à condition de prévenir le labo qu’il faut appliquer une règle de trois.

Pour aller plus loin :
Sensibilité ISO

Réflex

Un appareil photographique reflex mono-objectif est un type d’appareil photographique caractérisé par l’utilisation d’un objectif unique servant à la fois à la prise de vue et à la visée.
Lors de la prise de vue, le miroir se relève juste avant que l’obturateur s’ouvre. La lumière vient alors frapper la surface sensible (film ou capteur).

Optique et focale

L’optique qui se rapproche le plus de la vision humaine est celle 43 mm en 24x36 (on globalise à 50 mm). En dessous, on parlera de grand angulaire, intéressant quand il s’agit de prendre une photo pour laquelle on n’a guère de recul par rapport à la hauteur du sujet à immortaliser.

Et au-dessus de 50 mm, on parlera de télé objectif, intéressant quand il s’agit de recadrer ou de s’approcher discrètement d’un sujet qui est à distance.
Les optiques de remplacement/complément ne sont pas toujours interchangeables selon les marques de boîtiers. En effet, il y a non seulement les deux grandes familles (à visser et à baïonnettes) mais chaque marque peut aussi avoir ses spécificités, pour les mécanismes de mise au point automatique par exemple.

Pour aller plus loin :
Principe de fonctionnement de l’appareil photo

Profondeur de champ et zoom

L’ouverture du diaphragme d’un objectif peut varier ainsi que la vitesse d’obturation.
Du cumul de ces deux réglages (exposition), on obtient une netteté plus ou moins « profonde » au sein du champ de visée. Ceci ne concerne donc pas le cadrage mais la netteté (sa place dans le champ de captation).

B. Photo numérique

Capteur

La couche sensible emprisonnée dans la gélatine sur le film argentique est ici remplacée par des cellules photo sensibles réunies au sein d’un capteur. Chacune recouverte d’un filtre coloré rouge, vert ou bleu restituera la couleur. Un capteuyr de 3 millions de pixels a, en fait, 1 millions de capteurs vert, autant de rouge et autant de bleu. Le capteur CCD (Charged Coupled Device) transforme l’énergie lumineuse de chaque photosite en signal électrique. Un convertisseur analogique/numérique se charge par la suite de convertir ce signal en données binaires. Ces données sont alors conservées sur le support de stockage de l’appareil, représenté le plus souvent par une carte mémoire amovible.

L’accroissement des dimensions de ce capteur CCD augmente le nombre de points sensibles et la définitiion finale de la photo en est d’autant améliorée.
Les appareils ultracompacts, doivent nécessairement contenir des capteurs miniaturisés. Leur performance en est donc atteinte.
Une fois la photo prise, elle est aussi « révélée » comme la photo papier. C’est l’affichage de la photo ou son impression sur support qui la réalise.
La résolution s’exprime en Pixel par pouce. 300 PPP (ou DPI) est le maximum de ce que l’œil humain peut nuancer. Les pratiques d’impression se sont calibrées sur ce niveau.

Une photo d’une définition de 2 millions de pixels (pour un capteur de 1600 x 1200 pixels soit une définition de 1.920.000 pixels) se verra « révélée » dans un format de 10x13 cm à une résolution de 300 DPI. La même photo aura 20x30 cm à une résolution de 130 DPI. A l’écran du moniteur (72 DPI) elle s’affichera à une dimension encore différente, mais là, cela peut varier selon le réglage de l’affichage de votre écran.

 avec un appareil 2 méga pixels on obtient déjà un bon tirage 10x15, type carte postale
 avec 4 ou 5 mégapixels on peut réaliser un tirage au format 20x30 de bonne tenue.
 avec 6 mégapixels on peut agrandir au 30x40 (équivalent d’une double page de magazine). Aller au delà est donc généralement du luxe superflu pour les usages familiaux.

Pour aller plus loin :
La photographie numérique, comment ça marche ?
Equivalences appareils argentiques / appariels numériques
2 à 8 mégapixels, la précision du capteur en question

Stockage

La mémoire flash est une mémoire possédant les caractéristiques d’une mémoire vive mais dont les données ne se volatilisent pas lors d’une mise hors tension.
De base les constructeurs invitent à transférer les images directement depuis les appareils photo. Vous pouvez suivre leurs conseils, et bénéficier ainsi de débits inférieurs à 3 Mo/s d’après nos essais ; vous pouvez aussi préférer gagner du temps avec un lecteur de cartes (moins de 15 euros à l’achat) et dépasser cette fois les 17 Mo/s. Quand on a 1 voir plusieurs Go d’images, le gain de temps est considérable !

Pour aller plus loin :
Les cartes mémoire (mémoire Flash)
Quel lecteur de cartes mémoire ?

Format

Avant le numérique les formats classiques tels que le 10x15 avaient un rapport 2/3. Le format numérique tel que le 11x15 est le format utilisé par les appareils photos numériques. C´est un rapport 3/4.

Pour aller plus loin :
Les formats traditionnels

Optique et focale

1.Zoom optique

Traduisez que 3x avec un objectif de 35mm correspond à : zoom 35x105 (35x3=105).
La tendance est au zoom de grande amplitude (10x ou 12x). Attention aux flous dans ce cas, car les règles qui régissaient le 24x36 s’appliquent aussi au numérique. Avec une focale de 200 mm, la vitesse doit être au moins de 1/250° de seconde sous peine de flou de bougé (imaginez à 300 mm). Or sur les modèles numériques de base, la vitesse est automatique et moyenne.

2. Le zoom numérique
Traduisez la capacité à entrer dans la photo originale comme le fait un logiciel de retouche image. Dans ce cas, zoomer signifie « agrandir les pixels ». Pas si intéressant au moment de la prise de vue !

Pour rappel, 50 mm est le standard de la vue. En dessous : grand angle et au dessus : télé objectif.

Ecran LCD

A l’arrière de l’appareil, c’est l’écran d’affichage de votre photo par un principe équivalent à celui du capteur ou de votre écran d’ordinateur. La définition est moindre que celle du capteur (l’écran LCD sert momentanément) mais son moindre niveau de qualité est déterminant quand il s’agit de travail dans une forte luminosité ambiante. De plus, cet accessoire mange de l’énergie.

Batterie

Il est révolu le temps où les appareils numériques ne toléraient que des batteries optimales (excluant les rechargeables). De plus certains ont de véritables accus (meilleur taux de charge). Reste la question de leurs composants et de l’achat respectueux de l’environnement… car un jour, inévitablement, il faudra s’en défaire (déclassée ou technologiquement dépassées) et alors se posera la question de leur toxicité d’une probable mise en décharge.

Déclenchement

On appelle « temps de latence » la durée qui sépare la prise de vue de son enregistrement dans la mémoire. Il est forcément inférieur au temps nécessaire pour déclencher une nouvelle prise de vue.

Types d’appareils

Trois usages sont envisageables :

Basique, de passionné ou de professionnel. Selon cette répartition (qui autorise encore les intermédiaires), on optera soit, pour un (ultra) compact, un hybride ou un réflex. Cette distinction rejoint celle de la gamme des appareils argentiques : instamatic, boitier réflex équipé d’un 35 mm ou réflex avec objectif spécifique.

Quels usages ?

Lire à l’écran

Faut-il encore être des inconditionnels de l’impression papier ? Peu de chance en effet que vous imprimiez TOUTES les photos que vous capturerez. Et puis, le diaporama a un charme que les albums lui envient.
Dans ce cas, les questions à se poser concernent le transfert vers l’ordinateur et le logiciel avec lesquelles vous les visionnerez, rangerez, retoucherez (cadrage, yeux rouges…)

Imprimer sur papier

L’impression papier est tout de même incontournable pour ces clichés dont vous êtes particulièrement fiers, que vous voudrez emporter avec vous, que vous souhaiterez exposer en cadre sous forme de poster ou de calendrier, quand ce n’est pas de Tee shirt.

Le passage au magasin du professionnel est toujours possible, mais des services automatisés en ligne autorise la commande à distance. De même, des bornes interactives vous rendre de plus en plus autonomes. Certains même s’affranchissent complètement du circuit traditionnel en optant pour des imprimantes à domicile.

Insérer dans une publication

Si l’impression doit s’insérer dans un travail qui s’exécute chez un imprimeur, il y a lieu de s’inquiéter de la définition de son appareil (capteur), de la résolution à laquelle on capte les clichés (enregistrement), de la compression éventuelle avec laquelle on les sauvegarde (transfert).

Retravailler les clichés

Rien de plus simple aujourd’hui, avec tous ces logiciels, petits et grands, simples et sophistiqués, gratuits et payants

Comment être critique ?

Quoi acheter, selon ses besoins ?

Identifier quel type d’utilisateur on est, son degré de satisfaction habituel à se contenter de « ce que l’on a » ou l’envie régulière de posséder « le dernier cri ». L’identification de ses moyens raisonnables et la prise en compte des « petites folies » que l’on peut s’autoriser en succombant à un « coup de cœur ». Savoir aussi identifier une bonne affaire, une promotion passagère intéressante… et l’arnaque aux pigeons.

Acheter en grandes surfaces, sur internet ou auprès de magasins spécialisés.

Voilà bien un choix qui se fait selon les éléments de sa culture, de son expérience, de l’exemple de ceux qui nous ont éduqués. Y a-t-il des maîtres-achats, des comportements plus justes ? L’expérience peut aider à y voir clair… mais les conseilleurs ne seront jamais les payeurs .

Imprimer ses photos

Il est fréquent dans la stratégie commerciale d’aujourd’hui, que l’on soit attirés par des offres particulièrement alléchantes. La gratuité ou les prix sacrifiés sont une véritable accroche du chaland. Où se trouve alors le modèle économique qui sous-tend ce marché ?
Les consommables et produits dérivés sont la réponse à cette question.

Le jeu commercial dans lequel nous baignons doit être percé à jour. Rien n’est gratuit. Tout à un prix. Qui paye, en définitive ? C’est toujours, d’une manière ou d’une autre, le consommateur. Si le leurre est celui de la gratuité (momentanée) de la facilité, de l’auto-exécution des tâches jadis dévolues aux professionnels… il ne faut pas perdre de vue qu’il nous faut garantir le revenu substantiel de celui qui nous « offre » ses services. Posons-nous donc toujours la question : « Qui paye ? » Et ayant la lucidité de reconnaître que c’est souvent « nous ». Fut-ce par une infinités de petites contributions. Les sms en sont la bonne illustration. Côté impressions photos, n’est-ce pas la même mécanique ? Qui gagne à coup sûr de l’or en barre dans la ruée vers l’or… si ce n’est les marchands de pelles et de pioches, les restaurateurs et les barbiers.

En l’occurrence, le marché de la photo, c’est avant tout le marché, non plus de la pellicule, mais celui de la cartouche d’encre.

Des logiciels de retouche image, lesquels ?

Sur PC, relevons l’intérêt de
 Irfanview
 Paint : dans les accessoires installés de MS Windows
 Gimp
 Pixia
 Photoshop (payant)

Sur Mac, on peut utiliser
 Graphic converter
 Cinepaint

Pour aller plus loin :
Comment choisir son appareil photo numérique : critères et points clé du bon choix
La photo numérique

Pour en savoir plus

Des portails de la photo numérique :
Wikipédia : portail photographie
Technique de la photographie numérique

Le webzine du matériel numérique
Le
webzine
du matériel numérique

Acheter, quand on débute
Quelques points à considérer lorsqu’on achète son appareil photo numérique

Résolution des photos en captation et en impression (tableau)
Résolution et taille maximale d’impression
Résolution et netteté d’image

Les zooms numériques et optiques
Les longueurs focales et les zooms

Michel Berhin et Paul de Theux
Le 5 avril 2007

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