L’info ? C’ TOP !

L’école « Le Grand Frêne » d’Ophain propose à ses élèves du primaire de nombreux projets divers au long de l’année. Dernièrement, c’est un projet radiophonique qui tint en haleine et anima les trois classes de 6e primaires : elles ont participé à « C’TOP l’info », web-radio des enfants mise sur pied par la RTBF. Rencontre avec les professeures concernées par le projet.

Qu’espériez-vous développer grâce à ce projet ?

Travailler l’écrit et la recherche dans des documents d’une façon vraiment intéressante pour les élèves. Dans un tel projet, ils ne se rendent pas compte qu’ils travaillent. On leur demande d’écrire un texte pour une autre raison que d’habitude, et la motivation joue un rôle moteur. C’est un travail très concret.

Quel est l’intérêt d’un projet de radio avec la classe ?

Cela permet de travailler les compétences de français d’une manière plus ludique, au point de vue expression écrite et de la recherche dans les journaux. Ils travaillaient avec un but précis. On participe aussi à l’opération « Ouvrir mon quotidien ». Avant, ils ne regardaient quasiment pas les journaux qu’on recevait. Mais là, ils ont dû beaucoup lire et chercher. Ça permet donc d’intéresser les enfants à l’actualité et de les familiariser avec les médias. Cette première approche est un bon point pour l’enfant qui a peu de notions médiatiques autres que sa propre consommation « passive ».

Les élèves ne marquaient pas un intérêt pour les médias avant le projet ?

Non. C’est plutôt le contraire. Je trouve que ça a vraiment suscité un intérêt. Même dans le car pour aller à l’enregistrement dans le studio de la RTBF, ils parlaient vraiment de l’actualité, chose qu’avant je n’avais pas perçue. De même, les journaux, ils ne les ouvraient pas. Au début, il fallait vraiment les pousser, sinon ils n’y faisaient pas attention. Ça va sûrement retomber bien sûr, mais ils ont quand même fait ça pendant trois semaines, donc ça les a marqués. Et puis, ils ont vu qu’il y avait des tas de choses qui pouvaient les intéresser, alors qu’ils croyaient que, dans les journaux, il n’y avait rien d’intéressant pour eux. Mais là, ils se sont rendu compte qu’il y a franchement pleins de trucs qui sont tout à fait à leur portée et que ça peut être gai pour eux.

Le travail qu’ils ont effectué leur a-t-il permis de mieux appréhender les médias ?

Ils voient la difficulté de cerner un sujet, de faire un résumé, de synthétiser, d’enlever tout ce qui n’est pas utile. Ils ont trouvé d’ailleurs que ça c’était vraiment difficile. Parfois, on racourcissait leurs textes, et ils étaient étonnés. Ils sont en général habitués à faire des longues phrases et là ils ont dû passer à quelque chose qui devait être très direct. Ce n’est pas du tout la même écriture. Et ils se rendent compte qu’on peut dire quand même énormément de choses. C’est vrai qu’ils ont appris beaucoup de choses, et je crois que, dans leurs élocutions prochaines, ils comprendront qu’ils doivent aller vers l’essentiel, ne pas prendre un bête texte repris sur internet, et le lire devant la classe ou le paraphraser. Ils ont remarqué que présenter quelque chose oralement devant quelqu’un, ça doit être vivant et concis.

Ce projet a-t-il motivé les élèves ?

Il a fallu les motiver. Au départ, ils étaient un petit peu réticents. La presse, ils se demandaient ce qu’ils allaient en faire et, jusqu’au moment de l’enregistrement, ça les a fait paniquer parce qu’ils ne voyaient pas du tout vers où ils allaient. Ils ont travaillé et ont fait un premier jet avec le journaliste et ils se sont dit : « on n’y arrivera jamais ». Puis, ils ont travaillé la deuxième semaine, avant que la responsable du projet ertébéen ne vienne et fasse ses remarques. A ce moment-là, ils étaient prêts à abandonner. Ensuite, je leur ai dit : « on verra le résultat, on peut se tromper, on n’a pas fait x années de journalisme. C’est normal que vous vous trompiez, c’est normal qu’on ne sache pas vous guider. Ce n’est pas notre boulot ». Mais le résultat ensuite était bien.
Dans la deuxième classe, ils avaient peur mais ils ne croyaient pas qu’ils n’allaient pas y arriver. C’est vrai que le plus difficile, c’était pour le premier groupe. Les autres se sont dit ensuite : « si une classe réussit, on peut y arriver aussi ». Ils ont écouté la première émission et c’est vrai que ça les a beaucoup rassurés.

Comment avez-vous préparé l’émission finale ?

On a travaillé avec les journaux en classe. Grâce à l’opération « Ouvrir mon quotidien », nous avions deux journaux dans chaque classe. Comme il y a trois 6e, on réunit les journaux des trois classes. Puis, un journaliste est venu et leur a expliqué ce qu’il fallait faire. Ils ont dû chercher des articles d’actualité ou intemporels (quelque chose qu’on peut passer à n’importe quel moment) et choisir ce qu’ils allaient en faire. D’eux-mêmes, ils se sont passionnés parce qu’ils essayaient de trouver quelque chose d’intéressant. Puis ils ont rédigé, d’abord avec le journaliste, et puis sans lui.

En classe, se sont-ils aussi entrainés à dire les textes oralement ?

Oui, et à se chronométrer. Ça c’était très difficile. Ils ne se rendaient pas du tout compte de la longueur du texte par rapport au nombre de secondes demandé. Ils ont aussi appris à bien s’exprimer, bien parler, se rendre compte que si on n’articule pas, on ne comprend pas, etc.

Comment s’est concrétisé l’enregistrement ?

Le jour J, les responsables du projet C’ TOP ont fait une réunion de rédaction, choisi les sujets avec les élèves, préparé les textes par sous-groupe et sélectionné les enfants qui parleraient pour l’enregistrement. La responsable s’est chargée du montage et de la mise en ligne sur le net.

Propos recueillis par Emilie Cuvelier.

Plus d’infos à propos du projet et de C’TOP

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